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L’art de l’échec – comment l’échec fait partie du succès, et reprendre ses projets abandonnés

Il est toujours difficile de commencer quelque chose, un projet, une habitude. Il est encore plus difficile de commencer quelque chose, l’arrêter, puis le reprendre.

Pourquoi ?

Pourquoi, si l’on est motivé pour accomplir une tâche, un objectif précis, mesurable, et atteignable (et non juste « être heureux » ou « moins me plaindre ») nous arrive-t-il de nous perdre dans notre quotidien et de perdre de vue cet objectif qui nous tenait tant à coeur ?

Vous vouliez aller à la salle de sport 5 fois par semaine, mais malgré l’abonnement à la salle payé mensuellement, le travail, la fatigue ont eu raison de vous, et après une semaine de faible activité, il est de plus en plus difficile d’y aller. « A quoi bon ? »

Pourquoi, malgré une motivation de fer, vous n’arrivez pas à économiser de l’argent pour ce gros voyage prévu à l’autre bout du monde, et vous vous perdez dans des dépenses inutiles – le café du matin a coin de la rue, la robe de la dernière collection Sézane pour le mariage avec des amis, sans parler des commandes random sur Amazon ou des achats de déco qui oui, rendent l’appartement plus cosy, mais non, ne sont pas essentiels.

Nous sommes tous concernés, moi la première :

Pourquoi après avoir commencé à écrire un roman pendant le NaNoWriMo 2018, et l’avoir fini, j’ai peiné à finir de l’éditer. Et pire encore, pourquoi pendant l’édition 2019, au lieu de me concentrer sur ce que j’avais déjà, j’ai choisi un nouveau projet que je n’ai pas su mener au bout, à peine à la moitié des 50’000 mots requis pour compléter le challenge.

Pourquoi j’ai commencé un blog en anglais il y a de ça plusieurs années, je l’ai alimenté pendant plusieurs mois consciencieusement, puis j’ai arrêté ; j’en ai redémarré un en français, me suit investie davantage, j’ai changé les thématiques abordées (développement personnel, puis davantage de culture, avant de revenir au développement personnel avec le premier de 2020, et cet article), puis j’ai totalement arrêté avant de reprendre six mois après.

Des exemples comme cela, on en a tous. Le plus frustrant est probablement que d’une bonne intention, que d’un désir de changement positif, quel qu’il soit, si l’on perd notre motivation, notre discipline au quotidien, nous nous retrouvons embarqués dans un cercle vicieux de négativité qui nous empêche de nous remettre en selle. Et commencer un nouveau projet, voire se complaire dans son échec parait ainsi plus simple que de réessayer.

Il est possible et tout à fait acceptable de décider d’arrêter de faire quelque chose qui ne nous convient pas : on peut essayer de se lever à 5h du matin tous les jours pour se la jouer Miracle Morning, mais pour autant cela peut ne pas fonctionner pour nous – car on est une personne du soir, car on a beaucoup d’activités après le travail… Mais quand on subit l’échec par la simple disparition de notre motivation/discipline, c’est plus compliqué.

Pourtant, cet objectif, vous y teniez vraiment. Apprendre les bases d’une nouvelle langue d’ici la fin de l’année, courir un semi marathon, écrire un livre, économiser pour partir en Australie… Ces rêves n’ont pas été abandonnés.

Alors que faire ?

D’une part, nous ne sommes qu’humain, et la perfection n’existe pas. Il nous est possible de tendre vers celle-ci, mais relativiser au quotidien, et se dire que même si cela fait deux semaines que vous ne vous êtes pas entrainés, ou six mois que vous n’avez pas écrit, il n’est jamais trop tard pour se reprendre en main car finalement, c’est cliché, mais il n’y a pas de meilleur moment pour (re)commencer que maintenant, car il vaut mieux tard, que jamais.

D’autre part, la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui célèbre le culte du succès, de la réussite, du pouvoir et de l’argent. Dire que vous êtes auteur car vous écrivez un livre, ou que vous n’êtes même pas publié, que vous vous êtes fait même rejeté une dizaine, une centaine de fois est honteux. Mais être auteur quand nos livres sont des bestsellers est considéré normal.

De même, accorder une interview à un blogueur qui tente de faire démarrer son activité et qui n’a qu’une centaine de followers parait inutile, mais accorder son temps à un journaliste expérimenté d’un gros quotidien, ou à un youtubeur à plus d’un millions de followers parait normal. L’attaché de presse va même aller les démarcher pour obtenir cet interview !

Aujourd’hui, il est tant de démocratiser, dédramatiser, normaliser le culte de l’échec. Il est bon d’essayer plusieurs choses, car c’est ainsi que nous nous rendons compte de ce qui nous correspond et nous plait, ou non. De plus, statistiquement parlant, il y a plus de probabilités qu’une personne devienne CEO multi millionnaire, auteur à succès, sportif professionnel, ou grand voyageur photographe reporter en essayant à plusieurs reprises d’atteindre ce but. Cela peut prendre du temps, mais ce temps justement est un investissement fait sur sa propre personne. Ainsi, il est temps de développer l’échec comme compétence comme le déclare le coach de vie Pam Bauer : « Si vous êtes bons à échouer, puis à vous redresser, alors vous serez davantage confiant pour vous engager dans des nouvelles situations, de nouveaux projets, car vous saurez que dans tous les cas, peu importe ce qu’il se passera, vous irez bien.« 

C’est mathématique : chaque essai nous donne de l’expérience supplémentaire, développe notre maturité, notre capacité à croire en nous-même envers ce que les autres peuvent penser, et nous pousse à aborder les problèmes différemment. A tel point que Dashun Wang et ses collègues à l’université de Northwestern ont appelé l’échec un « prérequis essentiel du succès », Wang allant jusqu’à déclarer « Chaque gagnant commence comme perdant » (« Every winner begins as a loser »).

D’autres études publiées dans le Journal of Applied Psychology menées au début des années 2000 par Shmuel Ellis de l’université de Tel Aviv et s’appuyant sur les échecs et succès de soldats au combat ont également montré que discuter de, et être ouvert sur nos échecs autant que nos succès résultait en un taux d’apprentissage plus élevé.

Au-delà de la détermination et de la discipline, l’étude de Wang a démontré qu’un des indicateurs clefs permettant d’identifier une réussite suite à de nombreux échecs était particulièrement le temps passé entre deux tentatives. En d’autres termes, le plus vite vous échouez, le plus de chance vous avez de réussir ; inversement, le plus de temps vous laissez s’écouler entre deux échecs, le plus vous êtes susceptible d’échouer de nouveau.

N’oublions pas que Thomas Edison a échoué plus de 1000 fois avant de réussir à inventer l’ampoule ; J.K. Rowling venait d’être remerciée de son emploi de secrétaire avant de commencer à écrire Harry Potter et le secret de la pierre philosophale, manuscrit qui fut refusé plus d’une dizaine de fois par différents éditeurs qui avaient peur, entre autre, de la longueur du texte dédié aux enfants et n’y voyaient pas de potentiel commercial ! Enfin, c’est Winston Churchill qui a déclaré que le succès c’est le fait de passer d’échec en échec sans perte d’enthousiasme.

L’échec n’est pas une sensation agréable : il nous rend honteux, malheureux, négatif, on se remet en question… Pourtant il nous apprend aussi à dépasser les schémas de pensées classiques, la résilience, la discipline. Comme il n’y a pas de lumière sans ombre, il ne peut y avoir de succès sans échec, alors la prochaine fois que vous ne réussissez pas à courir les 10 kilomètres que vous vous étiez fixés, que vous vous couchez bien trop tard pour vous lever à 5h, que vous oubliez de faire vos exercices d’espagnol, rappelez vous que cela fait aussi partie de la routine du succès. Après tout, pour qui l’histoire « j’ai essayé une fois, et j’ai réussi du premier coup ! » est intéressante ?

Sources et articles intéressants sur le sujet :

https://www.scientificamerican.com/article/failure-found-to-be-an-essential-prerequisite-for-success/

https://guce.huffpost.com/copyConsent?sessionId=3_cc-session_29defad9-7d9b-4554-ab96-10b0c377a4db&inline=false&lang=en-us

https://hbr.org/2007/06/learning-from-success-and-fail

https://www.success.com/why-failure-is-good-for-success/

3 commentaires sur “L’art de l’échec – comment l’échec fait partie du succès, et reprendre ses projets abandonnés”

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Manon Vercouter - Hypnose, PNL, Constellations
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