Les objectifs que vous vous fixez ne sont pas pas si importants que ça.
Comment ça ? Vous arrivez tout juste à déterminer précisément vos objectifs de vie, bullet journal en main, liste prête à être dégainée, et voilà que maintenant je vous dis qu’ils ne sont pas si importants ?
Et bien… oui. En quelque sorte !
Perception et subjectivité
Le fait est que l’on perçoit nos objectifs comme des finalités : c’est -à-dire que c’est en courant un marathon / en publiant un livre / en changeant de travail / … que nous serons la personne que nous voulons être. L’utilisation du verbe perçevoir ici étant clef : tout n’est qu’une question de subjectivité, de prisme de pensée. Nous pensons une chose un jour, mais rien n’est dit que le lendemain nous n’aurons pas changé d’avis, de préférence !
Mais comme la poursuite du bonheur, c’est le chemin parcouru qui compte, et non la destination.
C’est cliché, mais c’est vrai. Il y a de fortes chances que si vous parvenez à accomplir vos objectifs, vous vous sentiez accompli sur le moment, mais que vous vous posiez la question « bon, et maintenant ? » assez rapidement.
« Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? »
Finalement, c’est plutôt une bonne nouvelle. En réalité, travailler de façon orientée sur un objectif permet plusieurs choses :
- apprendre à se concentrer sur l’essentiel, à identifier ce qui nous est bénéfique, ou non pour la réalisation de cet objectif. Cela signifie aussi de stimuler notre capacité à faire des choix, parfois à raisonner de façon optimale et minimaliste.
- à visualiser la personne que nous souhaitons devenir, et par extension que nous sommes en train de devenir
Cela signifie que nous sommes en perpétuelle transformation, aussi bien mentalement (plus fort, concentré, déterminé) que physiquement (selon vos objectifs, même s’il n’est pas rare que lorsque quelqu’un s’aligne avec ses valeurs, le reste suive) mais aussi dans notre personnalité (nous devenons plus positifs, plus sûr de nous-mêmes, plus calmes peut-être).
Tous ces changements s’opèrent sans que nous nous en rendions nécessairement compte, et peuvent amener des changements de goûts, d’envies. Par exemple beaucoup de personnes avec l’habitude de manger trop souvent dans des fast-foods et qui ont décidé de manger de façon plus équilibrée affirment que leurs anciens repas ne leurs semblent plus si goûtus après quelques mois de recalibrage alimentaire.
Cela peut également fonctionner dans l’autre sens : se fixer l’objectif de courir un marathon pour retrouver notre forme peut nous faire réaliser que nous préférons en fait les plus courtes distances, et nous pourrons nous orienter à un moment vers une autre activité qui correspond davantage avec nos « nouvelles » envies, comme le crossfit, la boxe, l’escalade…

Attentes versus réalité
J’ai parlé du fait que se fixer un objectif était bon, mais qu’il fallait se concentrer sur le processus et les changements que cette poursuite induit car ce sont en réalité ces éléments qui posent les fondements de la personne que nous serons demain. C’est ce processus qui participe à la construction du futur nous, la version que l’on visualise.
Il faut néanmoins soulever deux points. Le premier concerne le fait que si le processus est si important, c’est parce que les gros changements ne peuvent pas arriver du jour au lendemain. S’il suffisait de souhaiter X ou Y pour l’avoir ou être ainsi le lendemain, ce serait trop facile, et nous n’aurions rien appris en l’espace d’une journée. Non, il faut se souvenir que chaque pas en avant, chaque amélioration, mais également chaque épreuve nous permet de nous réaligner avec nous-même en réaffirmant ou non nos désirs, et de modeler notre esprit de détermination. C’est pour cela que nous avons besoin de temps.
Deuxième point, parfois, l’objectif que nous nous étions fixé ne nous comble pas. Nous arrivons au sommet de la montagne, mais le coffre aux trésors ne renferme que des vieux chiffons et quelques centimes, et pas les pièces d’or que nous attendions. Il est difficile de faire face à la déception, surtout après s’être beaucoup investi personnellement. Face à ce genre de situation, il est important de se rappeler ce que nous avons appris jusque là, et ce que cette déception nous apprend sur nous-même.
Ainsi, sachons reconnaitre l’importance du parcours qui nous porte par le biais de nos systèmes mis en place, nos routines, car le chemin pris peut parfois dévier et nous emmener dans une toute autre direction.
Rien ne sert de résister et d’adopter une attitude réfractaire au changement : l’idée est de savoir identifier mais aussi accueillir ces opportunités lorsqu’elles se présentent.
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