Comme chaque fois depuis que je me suis remise à un rythme de publication plus régulier sur Minimal Trouble, j’ouvre l’onglet « créer un nouvel article », puis je cherche l’inspiration.
Comme pour beaucoup, « chercher l’inspiration » veut parfois (souvent ?) dire « j’étais sur Facebook, je scrollais sans fin jusqu’à ce que la partie consciente de mon cerveau se mette en veille et qu’une idée géniale arrive » (je sais que vous aussi, #donotjudge).
Et bien aujourd’hui ça a fonctionné. Facebook m’a inspirée.
Plus sérieusement, j’échangeais au sujet du compte instagram que je viens enfin de créer pour le site (@minimaltrouble, je n’arrive toujours pas à croire que le handlename n’était pas pris et que je n’ai pas dû imaginer un minimal.trouble_2020! , si ça ce n’est pas un signe !), et ça m’a permis de reprendre contact avec des personnes avec qui je n’échange pas de façon régulière.
Nous partageons tous les mêmes envies, les mêmes doutes
On prend des nouvelles plutôt générales, mais assez rapidement, je me rends compte de deux choses : non seulement les gens ont tendance à être ouverts sur leur vie et ce qu’ils pensent si nous aussi nous le sommes (une version 2.0 des neurones miroirs peut-être ?), mais en plus ces pensées sont généralement plutôt similaires aux nôtres.
Ça m’a frappé, car j’ai plutôt évolué dans un milieu où la communication n’était pas notre fort et il fallait se garder de partager toutes ses pensées (très paradoxal, ou plutôt révélateur lorsque l’on sait qu’aujourd’hui je travaille dans le domaine de la communication justement, ce qui m’amène notamment à instrumentaliser des éléments de langage dans le cadre de campagnes !).
Ce que je tire de ces échanges, c’est que nous sommes en proie à un paradoxe au quotidien. D’une part, on veut se croire « unique » ou « spécial » (et cela fonctionne également pour la version plus négative : la vie nous en veut, c’est « toujours pour notre gueule », et on a « pas de chance »). Nous pensons que la vie que nous vivons actuellement n’est pas tout à fait celle dont nous avions rêvée, mais nous avons des projets à côté, de grands projets, de grandes idées, qui nous amèneront à totalement changer de vie et à revenir à nos rêves (d’enfant ?).
D’autre part, on prend sur nous au quotidien, on garde nos projets pour nous, on module notre communication avec les autres sur des bases normées, simples, routinières. On ne partage que le normal, le positif avec les autres. Nos peurs, nos doutes, nos rêves restent réservés à nous-mêmes, voire à un cercle d’amis très restreint.

Soyons plus ouvert avec nous-même et les autres
Je ne dis pas qu’il faut aller raconter nos déboires et nos secrets à notre boulanger ou notre voisin dans le métro attention ! Par contre, si on se donnait la peine d’être (un peu) plus vrai dans nos rapports, on se rendrait compte que l’autre n’est pas un ennemi fait pour juger de tout ce que l’on fait. En fait, il y a de fortes chances que la personne en face de vous ait des préoccupations similaires, ou bien qu’elle ait elle-même ses doutes et projets qui lui occupent l’esprit.
A partir de là, si une brèche s’ouvre et qu’un vrai dialogue s’installe, un vrai échange enrichissant et constructif aura alors lieu, avec davantage de sens, et qui débouchera peut-être, qui sait, sur de nouvelles idées et opportunités. On a toujours quelque chose à apprendre des autres : que l’on soit d’accord ou non, cela permet de nous positionner, de nous donner de nouvelles pistes de réflexion, et de nous donner une perspective nouvelle en changeant la façon dont nous abordons les choses.
Le partage de doutes, d’envies, d’échecs n’est pas à percevoir comme une faiblesse, au contraire : avoir la force et l’ouverture d’esprit de partager ses doutes de façon constructive démontre une aisance avec soi-même et les autres. C’est un comportement qui permet entre autre de dédramatiser l’échec (un sujet de plus en plus abordé dans notre société aujourd’hui notamment avec la médiatisation croissante des parcours d’entrepreneurs).
Après tout, la vie est comme un parcours de jeu : à nous de choisir si l’on veut prendre le parcours le plus simple, et s’assurer d’arriver au bout sans erreur, mais avec un goût d’inachevé ou d’ennui… ou bien de prendre le parcours plus difficile, de rater, recommencer, débloquer des missions spéciales dont on ne soupçonnait pas l’existence au début du jeu, et de finir avec un sentiment positif d’accomplissement.
Pour faire écho à mon dernier article, ce qui est important c’est ce qui est mis en place au quotidien pour être aligné avec soi-même, pas le résultat final. Et être à l’aise avec ces discussions, c’est de façon plus large être à l’aise avec soi-même, autrement dit c’est un pas vers l’acceptation de soi et du détachement du regarde des autres.