Les émotions sont un sujet vaste dans le domaine du développement personnel. Elles sont associées également à de nombreuses idées reçues : les femmes sont plus émotives que les hommes ; les émotions sont soit positives, soit négatives ; on peut contrôler ses émotions pour les faire taire, montrer ses émotions est un signe de faiblesse…
Il existe 4 émotions principales : la colère, la peur, la tristesse, la joie. De celles-ci naissent ensuite toute déclinaison d’émotions secondaires : la honte, la culpabilité, l’amour…
D’où viennent les émotions ?
Elles sont issues du cerveau, plus précisément du système limbique. Une émotion est constituée de trois temps : c’est avant tout une réaction à quelque chose, c’est-à-dire que c’est notre corps qui réagit à un changement dans notre environnement. Ainsi, nous ressentons d’abord l’émotion : bouffée de chaleur, accélération du coeur, transpiration, tiraillements… C’est seulement ensuite – même si c’est quasiment instantané – que les pensées arrivent, et peuvent amener à des obsessions, des ruminations d’un sujet qui nous contrarie notamment. Enfin, l’émotion induit des comportements pour faire face à ce changement.
Comme l’explique Laurence Roux-Fouillet, sophrologue, le processus de l’émotion se décline en trois phase dans le temps :
- un temps plus ou moins long d’accumulation pendant lequel les ressentis se succèdent, les pensées s’agitent.
- un temps paroxystique de saturation où la situation atteint son point de non retour et n’est plus tenable
- un temps (nécessaire) d’évacuation pendant lequel il faut lâcher prise, d’une manière ou d’une autre, pour revenir à son équilibre. Notez que plus le temps entre cette phase et le début de l’émotion est long, plus il est difficile d’évacuer toute cette pression, seul, ou d’un coup.
Cette explication est bien mise en image avec l’exemple du réveil en retard quand on n’a pas entendu son réveil. Bien entendu, c’est toujours le jour d’un rendez-vous important ! Puis votre machine à café ne fonctionne plus, puis vous ratez votre train pour aller travailler, travail où un client ajoute des changements de dernière minute à un dossier à rendre pour le jour même, et la nounou vous appelle car un de vos enfants n’est pas bien, mais votre médecin ne répond pas au téléphone… enfin vous finissez par exploser le soir chez vous, sur votre conjoint qui a trop fait cuire les pâtes (« la seule chose que je lui ai demandé de faire ! ») ou sur votre enfant qui semble aller beaucoup mieux, et qui comme chaque soir, fait des pieds et des mains pour aller se coucher plus tard. Résultat, vous êtes épuisée, à fleur de peau, prête à exploser de nouveau. Vous culpabilisez de votre état, et êtes bien consciente que votre colère était mal dirigée : c’est le fameux « désolée, j’ai passé une mauvaise journée. »
Individuellement, chacun de ces événements n’est pas grave, vous en conviendrez. Cependant mis bout à bout, sans avoir lâché prise entre chaque, et avec un état d’esprit négatif (« quelle journée pourrie ! », « c’est toujours pour ma pomme ! » etc…), c’est l’explosion !
La leçon à tirer de cet exemple ? Qu’il faut traiter ses émotions dès qu’on les ressent ! Et il se trouve qu’après plusieurs années à « laisser passer ça » ou enfouir ses sentiments, et bien cela va vous redemander un peu d’entrainement avant d’y arriver car parfois des strates se superposent et c’est un travail de fond pour les identifier et retrouver son alignement.
Comment gérer ses émotions ?
La première étape essentielle est d’identifier l’émotion que vous ressentez. Cela peut paraître simple, mais c’est plus difficile que l’on pourrait penser : la peur et la colère peuvent se confondre, l’une masquant l’autre par exemple. Si vous n’êtes pas sûr de l’émotion précise que vous ressentez, écrivez comment vous vous sentez : tendu, tiraillé, anxieux… et profiter de quelques minutes de calme pour écrire ce qui tourne en boucle dans votre tête.
Cet exercice d’écriture vous permettra à la fois de vous décharger d’une partie du poids de l’émotion qui aura rempli son rôle (i.e., vous rendre conscient de ce que vous ressentez, et du mouvement que cela doit enclencher) mais également d’organiser votre pensée et d’y voir plus clair. Et oui, parfois, on se sens en colère, frustré, triste mais sans vraiment savoir pourquoi ! Remonter à la source de cette émotion permettra de la conscientiser, elle, et la situation.
L’importance de comprendre ses émotions est que si vous ne faites pas ces exercices, il y a des risques que cette émotion revienne, parfois plus forte, parfois sous une autre forment parfois allant jusqu’à la manifestation physique (somatisation) sous forme de problèmes de dos, de mal de gorge, de soucis de peau…
La deuxième étape est d’évacuer l’émotion. Pour cela, il existe plusieurs techniques :
- vous pouvez choisir de ressentir pleinement l’émotion : vous laisser pleurer, crier… que votre corps puisse s’exprimer et aller au bout de son message
- en parler à un proche, ce qui vous permettra de vous soulager, mais aussi d’avoir un autre regard sur la situation à l’origine de votre émotion, particulièrement si elle est négative
- pratiquer des exercices de relaxation (yoga, sophrologie, méditation) en faisant attention que les visualisations vous permettent d’accompagner l’émotion hors de vous, et non pas de la faire taire
L’important est de réaliser que les émotions sont des vecteurs de dialogues interne : elles nous apportent un message qui nécessite un rééquilibrage de notre corps et notre esprit. Alors la prochaine fois que vous vous sentez triste, ou stressée, prenez quelques instants pour réfléchir à l’origine de ce message que votre corps vous envoie, puis faites-lui signe que vous avez bien reçu et compris le message en agissant pour rétablir votre alignement.